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Patients atteints de spondyloarthrite axiale « difficile à traiter » : définition et caractéristiques cliniques - 18/12/22

Doi : 10.1016/j.rhum.2022.10.101 
T. Delépine 1, , P. Philippe 1, E. Houvenagel 2, X. Deprez 3, N. Taisne 3, T. Pascart 2, R.M. Flipo 1, J.G. Letarouilly 1
1 Rhumatologie, CHU de Roger-Salengro, Lille 
2 Rhumatologie, hôpital Saint-Philibert, Lille 
3 Rhumatologie, hôpital Jean-Bernard, Valenciennes 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Le développement de nouvelles biothérapies dans le traitement des patients atteints de spondyloarthrite axiale (axSpA) a permis d’obtenir une faible activité de la maladie ou une rémission prolongée chez 1 patient sur 3 [1]. Dans d’autres cas, la maladie reste active malgré le changement de spécialité ou de mécanisme d’action. La société EULAR a proposé une définition de patients difficiles à traiter atteints de polyarthrite rhumatoïde [2]. Ce concept de patients « difficiles à traiter » (D2T) peut être transposé à l’axSpA. Cette étude est la première à proposer une définition de l’axSpA D2T et une comparaison des patients ainsi identifiés aux patients axSpA non-D2T.

Patients et méthodes

Nous avons réalisé une étude rétrospective multicentrique à partir d’une cohorte de patients atteints d’axSpA ayant débuté un traitement par anti-TNFα, anti-IL17 ou JAKi entre 2016 et 2021. Les données démographiques, le nombre de biothérapies antérieures et la raison d’arrêt des biothérapies étaient collectées. Les patients ayant présenté un échec ou un échappement à deux classes thérapeutiques différentes et les patients présentant une contre-indication aux anti-TNFα ou aux anti-IL17 étaient inclus dans le groupe axSpA D2T et comparés aux patients axSpA non-D2T.

Résultats

Au total, 311 patients atteints d’axSpA ont été inclus : 223 dans le groupe non-D2T et 88 dans le groupe D2T. Parmi les patients D2T, 76 (86 %) avaient présenté un échec ou un échappement à deux classes thérapeutiques différentes et 12 (14 %) présentaient une contre-indication aux anti-TNFα ou aux anti-IL17 (antécédent de sclérose en plaque, maladie inflammatoire du tube digestif, uvéites à répétition, cancer solide de moins de 5 ans). Les caractéristiques démographiques étaient comparables entre les groupes, les axSpA étaient le plus souvent radiographiques (63 %) et HLA-B27 positives (70 %). Comparativement aux patients non-D2T, les patients D2T rapportaient un BASDAI plus élevé à l’initiation de la biothérapie (61,9 et 58,8 en moyenne, p=0,02) et présentaient plus souvent une atteinte périphérique associée (34,9 % et 21,4 %, p=0,02), ils avaient reçu plus d’anti-IL17, de JAKi et d’anti-TNFα – à l’exception du golimumab qui semblait prescrit à parts égales dans les deux groupes.

Conclusion

Les patients atteints d’axSpA dite « difficile à traiter » du fait d’échappements thérapeutiques répétés ou de comorbidités sont le plus souvent exclus des essais cliniques. Ils rapportent des indices d’activité de la maladie plus élevés et présentent plus souvent une atteinte périphérique associée. L’identification des patients axSpA D2T dans des études comparatives est un prérequis à la proposition de recommandations adaptées.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

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Vol 89 - N° S1

P. A74 - décembre 2022 Retour au numéro
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